Ascain

De son histoire ancienne sont parvenus des vestiges funéraires

En vacances au pays basque allez à la découverte d’Ascain (en basque : Azkaine)

De son histoire ancienne sont parvenus des vestiges funéraires, laissés par des bergers de la Protohistoire sur les pentes de la Rhune. Le XVIIe siècle fut une période difficile pour la localité, qui eut à souffrir de l’acharnement fanatique du conseiller de Lancre, de l’occupation espagnole liée à la guerre de Trente Ans et enfin d’une guerre civile locale menée par de Chourio, natif de la commune. La Terreur entraîna la déportation d’une partie du village, alors que la guerre de succession d’Espagne vit des combats meurtriers se dérouler sur les reliefs entourant Ascain. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le village se distingua par sa participation active à l’évasion de clandestins vers l’Espagne.

Localité agricole de 4 000 habitants qui revendique sa proximité avec la nature, Ascain voit son bassin d’emploi se développer principalement grâce au tourisme et aux activités de services. Elle a su conserver une activité d’extraction et de façonnage de pierres, qui a fait sa renommée auprès de nombreuses villes françaises. Ascain doit également sa célébrité aux personnalités qui en sont issues ou qui l’ont appréciée. L’écrivain Pierre Loti s’y est installé pour écrire son roman Ramuntcho, faisant le lien entre la littérature et l’autre communauté forte du village constituée autour de la pelote basque. De même Jacques Chaban-Delmas s’était attaché à la localité, où il est enterré.

La localité est située aux pieds de la Rhune, partie occidentale extrême de la chaîne des Pyrénées. Le cycle varisque dont cette dernière est issue date de la fin du Paléozoïque (plus précisément, entre 285 et 225 millions d’années). Au dépôt des argiles de base s’ajoutent au Mésozoïque (entre 225 et 190 millions d’années) ceux de poudingue, amalgame de galets de quartzite soudés entre eux par un ciment gréseux, de grès et de basalte. Il y a 200 millions d’années, en effet, la divergence de la plaque ibérique du reste de l’Europe provoque la naissance d’une vallée volcanique. L’affleurement de basalte le plus important se trouvant au sommet de la Rhune, alors que les autres, de moindre conséquence se dispersent dans un rayon de 20 km, il semble probable que le cratère principal corresponde à l’actuel sommet. Des sédiments rouges, résultant du climat semi-aride régnant alors, s’accumulent également. La semi-aridité du climat est confirmée par la présence, quoique éparse, de fossiles. À la fin de l’ère secondaire, entre 135 et 65 millions d’années, des plissements disloquent les couches de sédiments à plusieurs reprises, provoquant les reliefs connus aujourd’hui. La Rhune nous apparaît en effet comme un vaste anticlinal, accumulation de couches montrant une convexité vers le haut, résultat de poussées latérales orientées du sud au nord.

Histoire

Préhistoire

La Rhune recèle un nombre important de monuments mégalithiques, qui sont les témoins d’une activité humaine au Néolithique. On trouve en effet des cromlechs et des dolmens datant de l’âge du bronze et de l’âge du fer et reflétant une activité funéraire importante. La tourbière des Trois fontaines est par exemple dominée par la colline de Gorostia, où une nécropole montrant neuf cercles de pierres a été découverte au lieu-dit Aïra-Harri. De même les deux dolmens d’Altsan s’offrent encore à la vue des promeneurs, tout comme le monolithe d’Athekalegun et celui de Gastainbakar.

Moyen Âge

Il est courant dans de nombreuses régions, et notamment au Pays basque, de parler de voie romaine ou de pont romain pour désigner des vieux chemins ou des vestiges encore existants. Cette origine romaine ne s’appuie dans cette région sur aucune source documentée et doit être considérée avec circonspection. Ceci n’exclut pas, en revanche, que, si les vestiges qui nous sont parvenus sont d’une origine postérieure à l’Antiquité romaine, le tracé puisse coïncider avec celui de voies ayant existé au début de notre ère.

Selon Jakes Cazaubon, la disparition des voies romaines originelles est due à l’action naturelle des éléments climatiques sur les 2 000 ans qui nous séparent de leur construction24. Les chemins pavés que nous connaissons aujourd’hui peuvent, selon le chercheur, avoir deux origines. Soit ils sont liés à l’amélioration des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle par des communautés religieuses comme l’ordre des prémontrés, soit ils ont été créés pour assurer le transport de minerai entre mines et forges. Ce dernier cas correspond au cas d’Ascain, dont le port sur la Nivelle recevait le minerai d’Urrugne mais également de Biscaye, pour être traité à la forge Olazabal de Saint-Pée-sur-Nivelle.

En dehors des traces de rites funéraires laissées par les bergers de la protohistoire, il n’existe pas de témoignage connu à ce jour qui relate l’histoire d’Ascain, jusqu’à la mention dans le Livre d’Or de Bayonne d’un Loup Aner d’Ascain vers 1130, témoin d’une donation par le vicomte du Labour, Bertrand, en faveur de l’Église de Bayonne. Ce personnage fait partie des conseillers du vicomte. Il faut ensuite attendre 1235 pour voir apparaître un Salomon de Scain, caution lors d’une cession de biens à l’Église.

La paroisse Santa-Maria de Dascain est mentionnée en 1341, au même siècle où apparaît le premier seigneur d’Ascain, Martin Otxoa de Gaztelu, seigneur du palacio de Ascanio. Marié avec Maria Garcia de Narbart, dame d’Agorreta, il a un fils, Juan Martinez de Agorreta Ascanio, dont les armoiries (« d’or au chêne de sinople arraché de trois pièces du même, au sanglier passant sur le fût de l’arbre ; à la bordure de gueules chargée de huit croix de saint André d’or ») ont été adoptées par le conseil municipal le 26 juin 1988, une fois modernisées. Son arrière-petite-fille, Maria, dame des maisons nobles d’Ascain et d’Agorreta, épouse Philippe de Beaumont, neveu du connétable de Navarre. Cette union décidera du futur de la maison d’Ascain, lors des conflits entre Beaumont et Gramont.

Temps modernes

En 1609 le conseiller de Lancre, du parlement de Bordeaux, intervint au Pays basque, à la tête de la commission d’enquête demandée par Henri IV. Cette commission devait « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l’emprise des démons ». Plusieurs « témoins » d’Ascain furent entendus La montagne de la Rhune fut citée comme un lieu de sabbat. Le curé d’Ascain, sieur d’Arguibel, de la maison d’Harguibellea, fut dégradé en l’église Saint-Esprit de Bayonne, pendu puis brûlé. Grâce à l’intervention de Bertrand d’Eschaud, évêque de Bayonne, de Lancre fut rappelé à Bordeaux.

Ascain fut occupée durant la guerre de Trente Ans pendant une année, du 23 octobre 1636 au 26 octobre 1637, par les armées espagnoles, tout comme les paroisses voisines de Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Biriatou, Hendaye et Urrugne.

Le XVIIe siècle, décidément funeste pour Ascain et le Labourd en général, vit également à partir de 1650, le déchaînement d’une véritable guerre civile entre tenants des sabelchourris (« ceintures blanches ») et des sabelgorris (« ceintures rouges »), traduisant l’opposition entre la maison de Saint-Pée et de celle d’Urtubie, pour la propriété de la charge de bailli du Labourd. En 1656, Martin de Chourio (noté Xurio en basque), notaire à Ascain et syndic général nommé par le biltzar du Labourd prit la tête des partisans de la maison de Saint-Pée, les Caupennes, et s’opposa à Jean d’Arcangues, procureur du roi au bailliage du Labourd, qui soutenait la maison d’Urtubie, en la personne de Salvat de Gamboa. Chourio prit et mit à sac le château du procureur du roi, en représailles aux sanctions disciplinaires décidées par ce dernier. Recherché, Chourio entraîna alors une armée de 3 000 hommes en une véritable guerre fratricide qui ne cessa qu’un an plus tard avec le décès naturel de l’insurgé à Ascain.

Révolution française et Empire

En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante-sept jeunes gens d’Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II – 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d’Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, « communes infâmes ». Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.

Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d’Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau ». En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées. Le retour des exilés et le recouvrement de leurs biens furent décidés par une série d’arrêtés pris le 29 septembre et le 1er octobre 1794, poussés dans ce sens par le directoire d’Ustaritz : « Les ci-devant communes de Sare, Itxassou, Ascain, Biriatou et Serres, dont les habitants internés il y a huit mois par mesure de sûreté générale, n’ont pas été cultivées. Les habitants qui viennent d’obtenir la liberté de se retirer dans leurs foyers, demandent à grands cris des subsistances sans qu’on puisse leur procurer les moyens de satisfaire à ce premier besoin de l’homme, la faim. » La récupération des biens ne se fit pas sans difficulté, ceux-ci avaient été mis sous séquestre mais n’avaient pas été enregistrés et avaient été livrés au pillage : « Les biens, meubles et immeubles des habitants de Sare, n’ont été ni constatés ni légalement décrits ; tous nos meubles et effets mobiliers ont été enlevés et portés confusément dans les communes voisines. Au lieu de les déposer dans des lieux sûrs, on en a vendu une partie aux enchères, et une autre partie sans enchères. »

En 1813, durant la guerre d’indépendance espagnole, les troupes commandées par le duc de Wellington pénétrèrent en France par la Rhune. Durant les combats qui concernèrent également Sare, Bera et Urrugne, 25 canons furent pointés sur Ascain du haut de la montagne. Des combats de la Rhune, des vestiges nous sont parvenus, sous la forme de redoutes. Ainsi la redoute d’Esnaur, inscrite auprès du ministère de la Culture, domine à 273 mètres l’accès au col de Saint-Ignace. Elle forme un polygone irrégulier d’une superficie de 2 200 m2. La redoute de Biskarzun, également inscrite auprès des monuments historiques, surplombe le bourg d’Ascain à la cote 185 mètres. Plus petite que la précédente, un entassement de blocs rocheux s’élève en son milieu.

Le 19 juillet 1845 le territoire de la commune d’Ascain est augmenté à la suite de la réunion d’une partie du territoire de la commune de Serres, supprimée.

Époque contemporaine

Le début du XXe siècle est marqué par l’opposition de la population d’Ascain, comme celle de nombreux villages basques, à la saisie des biens d’Église, décrétée après l’adoption de la loi de séparation le 9 décembre 1905. Le percepteur devant faire l’inventaire des biens de l’Église se voit une première fois refuser l’entrée du village. Mi-mars 1906, il revient à la charge, assisté de gendarmes et d’une compagnie du 49e régiment d’infanterie de Bayonne, et fait défoncer les portes barricadées de l’église à la hache.

La Seconde Guerre mondiale voit le village organiser le passage de la frontière avec l’Espagne des volontaires voulant rejoindre les Forces françaises libres en Afrique ou en Grande-Bretagne. Charles Minier, maire de la commune du 30 avril 1945 au 12 juin 1946, remettra au cours de son mandat la croix de guerre avec citation au titre de la Résistance à deux des chefs du groupe clandestin à l’origine de cet acte de résistance (le secrétaire de mairie François Bertrand et le vicaire Jean Carrère), également salué par le général de Gaulle lors de sa visite à Ascain en septembre 1947.

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Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Ascain compte six monuments répertoriés à l’inventaire des monuments historiques. Par ailleurs, elle compte un objet répertorié à l’inventaire des monuments historiques.

Patrimoine civil

Un ensemble de neuf cromlechs se dresse au lieu-dit Aïra-Harri ; il est classé monument historique depuis l’arrêté du 13 octobre 1956.

Le pont sur la Nivelle dit « pont romain », fait l’objet d’une inscription auprès des monuments historiques depuis le 19 mai 1925, et date du Ve siècle. Il est accessible à partir de la D9 18 qui longe la rive droite de la Nivelle, par la route de Monségur en provenance du quartier de Serres, prolongée elle-même par un chemin. L’accès de part et d’autre du pont se fait par une voie romaine entièrement pavée. C’est un ouvrage orienté nord-sud d’une quarantaine de mètres, à trois arches inégales, soutenant une chaussée en dos d’âne. La pile centrale porte sur sa face nord-est une pierre sculptée représentant une tête visible seulement à marée basse, et servant de témoin de hauteur d’eau. Déjà fortement endommagé par les inondations du 26 août 1983 qui avaient déstabilisé les berges et éprouvé les fondations, le pont a été reconstruit à la suite de l’effondrement de la pile centrale provoqué par la crue de la Nivelle en décembre 1994. Il occupa une place stratégique importante lors de la retraite des forces napoléoniennes en 1813, et l’une de ses arches fut détruite pour interdire à l’armée menée par le duc de Wellington le passage de son artillerie. Cette même guerre d’indépendance espagnole a laissé d’autres témoignages sur le territoire de la localité, telles les redoutes d’Esnaur et de Biscarzoun, sur la ligne de défense de maréchal Soult à la frontière franco-espagnole face à l’armée de Wellington.

Article détaillé : Fortifications de la Rhune à l’époque contemporaine.

La maison de Ferdinand Pinney Earle, sise au lieu-dit Muga, à proximité du pont romain, a été inscrite aux monuments historiques par arrêté du 13 janvier 2000. Ferdinand Pinney Earle (1878-1951) est un décorateur de cinéma (Papa longues jambes en 1919, Ben-Hur en 1925), frère du réalisateur William P.S. Earle. Installé à Ascain en 1930, il fait construire l’édifice dans un style mexicain, sur un tracé en forme de révolver.

Le village a érigé en 1947 une stèle des évadés de France, à la mémoire des résistants qui quittèrent la France pour rejoindre l’Armée de la libération via l’Espagne durant la Seconde Guerre mondiale.

Patrimoine religieux

Article détaillé : Église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Ascain.

L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, qui conserve des vestiges médiévaux, fut agrandie aux XVIe et XVIIe siècles ; elle fut inaugurée sous Louis XIII en 1626. En 1605, Mgr Bertrand d’Eschaud, évêque de Bayonne, visitant la paroisse d’Ascain, permit « auxdits paroissiens de ladite paroisse de vendre et aliéner les sépultures que bon semblera et en faveur de qui leur plairont pour le produit de la vente (destiné à) être employé à la faction, réparation et parachèvement de l’œuvre de l’église ».

Il s’agit d’un édifice orienté ouest-est, de 40 mètres sur 11,40 mètres et d’une hauteur intérieure de 10,70 mètres au niveau de la nef. Comme dans beaucoup d’églises basques, trois tribunes en chêne s’élèvent au fond et sur les flancs. Le retable en bois doré est fidèle au style du XVIIe siècle. Un ex-voto du XIXe siècle, maquette d’un trois-mâts, rappelle l’activité de construction navale du village et l’existence d’une communauté de pêcheurs. L’église recèle également une Vierge à l’Enfant qui est un moulage d’une statue du XIVe siècle ; l’original en marbre, connu sous le nom de « Vierge de Longchamp » est conservé au Musée de Cluny, à Paris. Des pierres tombales en grès rose de la Rhune recouvrent le sol ; la plus ancienne est de 1620.

La chapelle de Serres, dédiée à saint Jacques et récemment restaurée, a été au Moyen Âge un relais actif pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Patrimoine naturel

Ascain est en partie incluse dans l’ensemble dit du Labourd, site inscrit d’environ 15 000 ha concernant également les communes d’Ainhoa, Espelette, Itxassou, Sare, Saint-Pée-sur-Nivelle, Souraïde et Urrugne.

Le territoire de la commune présente partiellement un intérêt écologique reconnu par un classement en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de 1re et de 2e générations.

La ZNIEFF de 1re génération et de classe 1 s’adresse aux petits espaces homogènes, qui couvrent 10 % du territoire de la localité. Elle décrit en particulier les barthes de la basse vallée de la Nivelle, la tourbière dite des « Trois Fontaines » ainsi que les landes de Suhamendi-Azkaine. Outre à de nombreuses espèces d’arbres, plantes et fleurs, cette protection s’applique au Vautour fauve (Gyps fulvus), au Milan noir (Milvus migrans) et au Vautour Percnoptère (Neophron percnopterus).

La ZNIEFF de 1re génération et de classe 2 concerne les grands espaces naturels riches, qui représentent 39 % de la surface communale. Elle s’adresse au mont Choldokogagna, à la Rhune et au fond du bassin de Sare ainsi qu’au réseau hydrographique de la Nivelle. Elle protège des arachnides, des gastéropodes, des insectes, des oiseaux, des poissons, des reptiles, des champignons et une flore variée.

La ZNIEFF de 2e génération et de classe 1 (petits espaces homogènes) couvre 1 % de la zone communale (5,3 ha). Elle élargit le champ de la tourbière des Trois Fontaines et y inclut un ruisseau117. Elle souligne la présence du rare Licopode des tourbières (Lycopodiella inundata), des Droséra intermédiaire (Drosera intermedia) et à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) ainsi que de sphaignes menacées (Sphagnum fallax et Sphagnum molle). La tourbière des Trois Fontaines s’établit à une altitude de 545 mètres. Outre les droséras déjà citées, on y trouve la Digitale pourpre (Digitalis purpurea).

La protection de la Nivelle enregistrée Site d’intérêt communautaire par le réseau Natura 2000 est placée sous la responsabilité locale de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Aquitaine et vise essentiellement la faune. Elle concerne en particulier deux mammifères, le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) et le vison d’Europe (Mustela lutreola) ; un reptile, la Cistude (Emys orbicularis) ; six poissons, la Grande alose (Alosa alose), les Lamproies de rivière (Lampetra fluviatilis), marine (Petromyzon marinus) et de Planer (Lampetra planeri), le Toxostome (Parachondrostoma toxostoma) et le Saumon atlantique (Salmo salar) ; deux invertébrés, l’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) et la moule perlière d’eau douce (Margaritifera margaritifera). La seule plante protégée est l’Angélique des estuaires (Angelica heterocarpa).

La Rhune fait l’objet d’une protection en tant que site classé, formalisée par le décret du 8 septembre 1980. L’emprise de cette protection s’étend sur les communes d’Ascain, de Sare et d’Urrugne. Elle retient le caractère environnemental privilégié de cette montagne qui, de par la proximité de l’océan et la douceur du climat, rassemble des conditions propices à une végétation généreuse.

Les pentes de la Rhune accueillent une faune très riche, domestiquée (pottok, betizu, manechs tête noire et tête rousse) ou sauvage. Cette seconde catégorie se caractérise en particulier par la présence du Vautour fauve (Gyps fulvus), du Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), du Percnoptère d’Égypte (Neophron percnopterus), du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), du Traquet motteux (Oenanthe oenanthe), du Blaireau européen (Meles meles), du Renard roux (Vulpes vulpes), de la Genette commune (Genetta genetta) et de la Coronelle lisse (Coronella austriaca).

Dans son palmarès 2014, le Conseil national des villes et villages fleuris de France a attribué trois fleurs à la commune au concours des villes et villages fleuris (première attribution en 2004).

Personnalités liées à la commune

Outre les individualités qui seront listées ensuite, Ascain se caractérise par deux communautés particulières qu’il convient de remarquer. En effet la commune a été un creuset qui a donné naissance ou qui a inspiré nombre d’écrivains au cours des siècles ; d’autre part, Ascain a été une pépinière de joueurs de pelote basque. Ascain ayant été le théâtre d’affrontements meurtriers lors de la guerre de succession d’Espagne, deux noms de généraux demeurent liés à la commune où ils furent mortellement blessés, ceux de Lubin Martin Vandermaesen et de Nicolas François Conroux.

Littérature

La littérature, tant basque que française, doit beaucoup au village d’Ascain. Jean-Baptiste Du Halde y est né en 1674. Historien jésuite, secrétaire de Michel Le Tellier, confesseur de Louis XIV, il est connu surtout pour sa Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, ouvrage en quatre volumes paru en 1735.

La famille Chourio, notaires de père en fils, donna naissance, outre à Martin qui en 1656 prit la tête d’une insurrection (voir le paragraphe ci-dessus intitulé Temps modernes), mais également à Pierre Chourio, qui fut au XVIIe siècle un théologien du collège des Jésuites de Bordeaux dont Honoré Tournely disait : « si j’avais connu la théologie du Père Chourio, je n’aurais jamais fait paraître la mienne, la sienne vaut mieux ». Michel de Chourio, curé de Saint-Jean-de-Luz de 1701 à 1718, traduisit en basque l’Imitation de Jésus-Christ (Jésu Christoren Imitacionea) qui fut réédité six fois.

Deux autres natifs d’Ascain doivent être mentionnés, Jean Duhalde (1696 – 1781) et Jean-Martin de Hiribarren (1810 – 1866), tous deux des ecclésiastiques érudits et écrivains en basque et en français.

Autre natif d’Ascain, Jean Élissalde (ou Elizalde en basque ; 1883 – 1961) est un écrivain, prêtre, poète et académicien de langue basque. Outre ses talents d’écrivain et de journaliste, il est connu pour ceux de lexicographe (recueils de nom d’oiseaux, de fleurs et de plantes).

Pierre Loti, de son vrai nom Louis Marie Julien Viaud, naît le 14 janvier 1850 à Rochefort et meurt le 10 juin 1923 à Hendaye. En 1899, il est lieutenant de vaisseau commandant la canonnière Javelot, stationnaire de la Bidassoa à Hendaye. Il découvre Ascain et s’installe à l’hôtel de-la-Rhune pour écrire le roman Ramuntcho, dans lequel il transpose certains des personnages qu’il fréquente dans le village, tel Jean-Pierre Borda, célèbre joueur de pelote basque, plus connu sous le pseudonyme d’Otharre, qui deviendra le personnage de Raymond, contrebandier à ses heures, berger et pêcheur. Dans un genre proche de la littérature qui fait appel à l’improvisation, Marie-Louise Osorio, d’Ascain, est une bertsulari, célèbre pour son duo avec Pierre Ibarrart en 1869.

Pelote basque

Le manniste (joueur de pelote basque à main nue) Pampi Laduche est la personnalité la plus connue parmi les pelotari d’Ascain. Il y est né en 1955 et devient champion du monde amateur à Montevideo (Uruguay) en 1974. Il est le fils de Joseph Laduche, né à Ascain en 1919, lui-même champion de France en 1941. Son frère aîné, Philippe Laduche, né au village en 1946, est sacré champion du monde de pelote basque en trinquet en 1970 à Saint-Sébastien. Martine, née en 1960 à Ascain, sœur de Pampi et Philippe Laduche, est une joueuse de pelote basque à panla ancha et main nue, championne de France.

D’autres joueurs issus d’Ascain se sont rendus célèbres dès le XIXe siècle, tel que Jean-Pierre Borda, dit « Otharré » (1866 – 1922), joueur de pelote basque au rebot et à main nue. Ami de Pierre Loti, il lui inspira l’un des personnages de Ramuntcho.

Autres personnalités

  • Johannes de Sossiondo, né à Ascain, fut évêque de Bayonne de 1566 à 1578 ;
  • Ernest Fourneau, né à Biarritz en 1872, mort à Ascain en 1949, est le fondateur de la chimie thérapeutique française. Une rue de la commune porte son nom ;
  • Fiodor Alexandrovitch, prince de Russie, né le 23 décembre 1898 à Saint-Pétersbourg (Russie), est mort le 30 novembre 1968 à Ascain. Il est inhumé dans le cimetière d’Urrugne ;
  • Maurice Abeberry né à Biarritz en 1926 et mort à Ascain en 1988, est un docteur en droit, avocat, dirigeant sportif et mélomane ;
  • Jacques Chaban-Delmas, né en 1915 à Paris où il meurt en 2000, ancien maire de Bordeaux, Premier ministre, président d’honneur de l’Assemblée nationale, général de la Résistance, repose dans le cimetière d’Ascain où il possédait une résidence secondaire dès 1970.