Biarritz ; en basque Miarritze
Biarritz résulte de l’union de deux centres de peuplement ancien, l’un voué à l’agriculture et l’autre tourné vers les métiers marins. Ancienne paroisse de Bayonne, le quartier Saint-Martin s’en émancipe à une date encore inconnue, à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. D’abord port de pêche à la baleine, la localité connaît un bouleversement économique au XIXe siècle à l’avènement des bains de mer. Napoléon III et l’impératrice Eugénie en font leur lieu de villégiature et créent une résidence et son parc avec une cité nouvelle en prolongement. Grâce à eux, le gotha et toute la belle société européenne fréquentent la station balnéaire. Cette activité ne faiblit pas durant le XIXe siècle et le début du XXe siècle (Belle Époque, Années folles) jusqu’à la crise de 1929. Aujourd’hui encore, l’économie reste tournée vers le secteur tertiaire, dont l’hôtellerie de luxe, les soins à la personne et les loisirs marins constituent le vecteur prédominant.
Biarritz est aujourd’hui une commune de plus de 25 000 habitants dont la population, caractérisée par une forte proportion de seniors, s’est tassée après avoir passé le cap des 30 000 habitants en 1999, en raison de la régression du solde migratoire.
L’histoire de la station est également marquée par des individualités sportives déterminantes qui auront un impact durable sur l’image de la localité tels le Mousquetaire Jean Borotra, le scientifique et surfeur Joël de Rosnay, premier champion de France de la spécialité, ou Serge Blanco, le Pelé du rugby.
Le climat doux de la station, le spectacle de l’océan et de ses vagues puissantes, ainsi que l’éclectisme de l’architecture ont inspiré de nombreux écrivains ou chroniqueurs.
Équipements et patrimoine culturels
Biarritz possède des infrastructures destinées aux congrès et aux expositions. Quatre centres ont été construits ou rénovés à cet effet, le Bellevue, le casino municipal, la gare du Midi et la halle d’Iraty.
La gare du Midi recèle deux amphitéâtres. L’auditorium Atalaya est une scène de 600 m2 qui peut accueillir 1 400 personnes. De son côté, l’auditorium Gamaritz, aux dimensions plus modestes, propose 230 places.
Musées
Le musée de la Mer est un bâtiment de style Art déco, accolé à la falaise du plateau de l’Atalaye, dont la construction remonte à 1933. Il abrite une importante collection d’animaux marins et d’oiseaux. L’emblème du musée de la mer est un poulpe blanc sur fond bleu. Depuis juillet 2011, le musée et la cité de l’océan et du surf, site permettant la découverte de l’océan, sont regroupés en un ensemble nommé Biarritz Océan.
Le musée historique de Biarritz est situé près des halles dans une ancienne église anglicane, l’église Saint-Andrew’s, rachetée par la ville au début des années 1980. Quatre thèmes servent de fil conducteur à la visite, Biarritz et la mer, Biarritz et l’Empire, Biarritz et le monde et enfin, Biarritz au XXe siècle.
Biarritz présente également aux visiteurs Asiatica, un musée d’art oriental, qui regroupe des objets d’art d’Inde, du Tibet, du Népal et de la Chine, sur 800 m2.
Musique et danse
Le Malandain Ballet Biarritz est un centre chorégraphique national qui fut inauguré en 1998. Son financement est assuré par la ville de Biarritz, le ministère de la Culture et de la Communication, la DRAC Nouvelle-Aquitaine, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques et le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Il a également développé un partenariat avec Saint-Sébastien. Il dispose d’une troupe permanente de 22 danseurs. Le corps de ballet est installé dans l’ancienne gare du Midi.
L’Atabal est un centre culturel regroupant les diverses expressions des musiques actuelles. Il est installé dans la zone d’activité industrielle et artisanale de La Négresse. Le centre est également régi en partenariat par la ville de Biarritz, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques et le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
Les ballets basques de Biarritz Oldarra sont à la fois un chœur d’hommes et une troupe de ballets créés en 1945 sous l’impulsion de Segundo de Olaeta, par des réfugiés basques, ayant fui la guerre d’Espagne.
Théâtre et animations
Le couple impérial (Napoléon III et l’impératrice Eugénie) lança la mode du théâtre de la mer au Port-Vieux. De nos jours, le littoral biarrot est mis en lumière chaque soir, sur une conception de Pierre Bideau (à qui la tour Eiffel doit également ses éclairages).
La commune organise également des animations de rues, culminant au mois de mai avec le festival des arts de la rue. Les Translatines sont un festival qui présente des groupes sud-américains sur diverses scènes biarrotes au mois d’octobre.
Les casetas de Biarritz est une fête en plein air qui se déroule fin juin sur le site de la Côte des Basques. La 20e édition a eu lieu en 2015 après deux ans d’absence à la suite d’un accident en 2012.
Lieux et monuments
À découvrir lors vos vacances au pays basque
Biarritz compte 10 monuments répertoriés à l’inventaire des monuments historiques et 1 monument répertorié à l’inventaire général du patrimoine culturel. Par ailleurs, elle compte 3 objets répertoriés à l’inventaire des monuments historiques.
Patrimoine civil
Le rocher de la Vierge est l’un des emblèmes de la ville de Biarritz. C’est sur l’initiative de Napoléon III qu’a été percé ce rocher, qui devait servir de base à la construction d’un port-refuge. En 1865, une statue de la Vierge, achetée à l’exposition franco-espagnole de Bayonne (ateliers Ducel), y a été installée. L’ancienne passerelle en bois a disparu en 1887 pour céder la place à une passerelle des ateliers Eiffel, sur laquelle il est déconseillé de s’aventurer par gros temps.
Napoléon III ordonna la construction de la villa Eugénie en 1854, en cadeau à son épouse Eugénie de Montijo. Au départ lieu de villégiature de l’impératrice, la résidence a vu défiler toute l’aristocratie et les vedettes de l’époque. La villa gardera son appellation initiale jusqu’en 1893, date à laquelle elle est transformée en palace et renommée hôtel du Palais. À la suite de l’incendie de février 1903, l’hôtel doit être reconstruit. Otto von Bismarck, Winston Churchill, Vladimir Poutine, Coco Chanel ou encore Frank Sinatra y ont séjourné. L’hôtel est aujourd’hui classé 5 étoiles et a obtenu en mai 2011 la « distinction Palace ».
La pâtisserie Miremont date du début du XIXe siècle. Sise place Clemenceau, la boutique, et son mobilier intérieur sont classés. Elle a été fréquentée par, entre autres, le roi Alphonse XIII d’Espagne et la reine Amélie d’Orléans. Maurice Rostand en disait qu’« à cinq heures (il y avait) moins de gâteaux que de reines et moins de babas que de grands-ducs ».
Le casino municipal de Biarritz est un bâtiment de style Art déco, construit en 1929 par l’architecte Alfred Laulhé. Il est situé au bord de la Grande Plage. Il a été rénové dans les années 1990. Il fait partie du groupe Lucien Barrière.
Le phare de Biarritz à la pointe Saint-Martin, érigé de 1830 à 1832, est l’un des points les plus visibles depuis la mer dans cette partie du golfe de Gascogne. Il succède à la tour de la Haille, sise à l’Atalaye, où un feu brûla le 1er octobre 1739 et qui s’effondra en 1856. L’idée d’avoir un phare à la pointe Saint-Martin est confirmée par le Comité de salut public, le 2 pluviôse an II (21 janvier 1794). Le phare tournant à éclipses fut conçu par Nicolas Philippe Vionnois qui en acheva le plan en 1827. Il est construit en pierre de Bidache et de la Rhune et inauguré le 1er février 1834, après avoir reçu son homologation par la loi de juin 1833 ; il a été automatisé en 1980.
La villa Belza, œuvre de l’architecte Alphonse Bertrand et construite de 1880 à 1895 pour Ange du Fresnay en honneur à son épouse Marie-Belza née Dubreuil, se dresse sur le rocher du Cachaous. Elle abrite des appartements après avoir été pendant les années folles, un cabaret et restaurant russe, ouvert par un beau-frère d’Igor Stravinsky et devenu à l’époque « le dernier refuge des noceurs impénitents ». Elle se dresse face à la mer ; sa tour carrée est flanquée d’une poivrière. Elle sera classée en 1997 par la ville.
La commune a érigé en 1990 une stèle des évadés de France, à la mémoire des résistants qui quittèrent la France pour rejoindre l’Armée de la libération via l’Espagne durant la Seconde Guerre mondiale.
Patrimoine religieux
La construction de la chapelle impériale fut décidée en 1863 pour célébrer les victoires des armées françaises au Mexique. Vœu de l’impératrice Eugénie, la chapelle fut dédiée à Notre-Dame de Guadalupe, patronne du Mexique. Émile Boeswillwald, disciple d’Eugène Viollet-le-Duc, fut chargé de sa réalisation, pour laquelle il suivit une inspiration romano-bysantine. La chapelle présente un plafond à caissons hispano-mauresque et recèle des azulejos réalisés à la Manufacture de Sèvres.
L’église Saint-Martin, église de l’un des deux plus anciens lieux de peuplement de la localité, est antérieure à 1450, date à laquelle elle a été reconstruire. Elle fut ensuite restaurée en style gothique en 1541. Sous l’Ancien Régime, les réunions communales, réunissant maire-abbé et jurats, avaient lieu dans l’église. Son clocher-fronton était autrefois blanchi tous les ans pour servir d’amer aux pêcheurs. L’église fait l’objet d’une inscription auprès des monuments historiques ; elle recèle des stalles recensées par le ministère de la Culture.
Un décret du 12 août 1894 institua la seconde paroisse de Biarritz, Sainte-Eugénie, après celle, antique, de Saint-Martin. Une kermesse fut organisée en septembre 1895, dans le parc du Helder, pour lever les fonds nécessaires à la construction de la nouvelle église. La première pierre fut posée le 11 septembre 1898 par le duc d’Osuna, et la construction fut réalisée sur les plans d’Ernest Lacombe. L’église Sainte-Eugénie, commencée sur l’emplacement de l’ancienne chapelle Notre-Dame-de-Pitié, et achevée en 1903, possède des vitraux de Luc-Olivier Merson.
Personnalités liées à la commune
De nombreuses personnalités ont eu un attachement particulier à la ville de Biarritz.
- Eugénie de Montijo, née en 1826 à Grenade et décédée en 1920, est la dernière impératrice des Français, par son mariage avec Napoléon III. Elle fit de Biarritz sa villégiature. Napoléon III lui fit construire en 1854 la villa Eugénie, l’actuel hôtel du Palais ;
- Jean-Baptiste Ernest Lacombe, né en 1854 à Biarritz et décédé en 1922 près de Bordeaux, est un architecte, à qui Biarritz doit l’église Sainte-Eugénie, les Arceaux Lacombe (1910) et la villa Bidartea ;
- Charles Moureu, né en 1862 à Mourenx et décédé en 1929 à Biarritz, est un savant chimiste principalement connu pour la découverte du phénomène d’autoxydation et des antioxygènes. Membre de l’Institut et de l’Académie de médecine, et professeur au Collège de France, il a notamment écrit Notions fondamentales de la chimie organique ;
- Ernest Fourneau, né en 1872 à Biarritz, où son père, maître d’hôtel à l’Hôtel de France, allait faire construire l’hôtel Victoria, et décédé en 1949 à Ascain, est le fondateur de la chimie thérapeutique française. C’est dans son laboratoire de l’Institut Pasteur que furent découverts les sulfamides. Avant d’entrer à l’école de pharmacie de Paris, il avait fait son stage de formation dans l’officine de Félix Moureu, frère de Charles Moureu ;
- Pauline Carton, née en 1884 à Biarritz et décédée en 1974 à Paris, est une actrice de théâtre et de cinéma et une chanteuse française ;
- Maurice Journeau, né en 1898 à Biarritz et décédé en 1999 à Versailles, est un compositeur français qui a composé ses œuvres de jeunesse à Biarritz ;
- Jean Borotra (dit le Basque bondissant), né en 1898 à Biarritz et décédé en 1994 à Arbonne, est un joueur de tennis (l’un des Quatre Mousquetaires) et un homme politique français.
- André Navarra, né en 1911 à Biarritz et décédé en 1988 à Sienne, est un violoncelliste et pédagogue français ;
- André Dassary, né en 1912 à Biarritz où il meurt en 1987, est un chanteur français. Il interprète en particulier Ramuntcho (1944), une chanson de Vincent Scotto pour la musique et Jean Rodor pour les paroles. Il est également la vedette de l’opérette La Toison d’or de Francis Lopez et Raymond Vincy créée au théâtre du Châtelet en 1954 ;
- Henri Bourtayre, né en 1915 à Biarritz, où il débute comme pianiste dans des cabarets, est l’auteur de la musique de plus d’un millier de chansons pour les grandes vedettes de l’époque, André Dassary, Tino Rossi, Maurice Chevalier, Georges Guétary et Luis Mariano ;
- Bernard Marie, né en 1918 à Toulouse et décédé en 2015 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français et un arbitre de rugby. C’est le premier arbitre français à avoir officié dans un match de rugby du Tournoi des Cinq Nations. Il devient par la suite maire de Biarritz ;
- Louison Bobet, né en 1925 à Saint-Méen-le-Grand et décédé en 1983 à Biarritz, est un cycliste professionnel qui remporte trois fois le Tour de France en 1953, 1954 et 1955. Il crée un établissement de thalassothérapie à Biarritz dans les années 1970 ;
- Joël de Rosnay, né en 1937 à l’île Maurice, est un biologiste français, d’abord spécialiste des origines du vivant et des nouvelles technologies, puis en systémique et en futurologie (ou prospective). Il est également un pionnier du surf en France, qu’il pratique sur la côte basque à partir de 1957 ;
- Léopold Eyharts, né en 1957 à Biarritz est un astronaute de l’Agence spatiale européenne ayant passé plus de 68 jours dans l’espace ;
- Serge Blanco, né en 1958 à Caracas (Venezuela), est un joueur de rugby à XV français ayant évolué en équipe nationale et au Biarritz olympique et surnommé le Pelé du rugby, devenu par la suite dirigeant sportif national.