Villa Arnaga

L’immense villa Arnaga conçue par Edmond Rostand

l’immense villa Arnaga, de style basque-labourdin, s’élève sur un promontoire aménagé en jardins à la française. Clarté et chaleur des lambris boisés, fraîcheur des peintures décoratives et des frises de carreaux, élégance des trompe-l’oeil, éclat des vitraux de couleur… Chaque détail concourt au raffinement de cette demeure lumineuse. Vous y verrez de nombreux documents sur la carrière du dramaturge.

Autour de sa vaste maison, Edmond Rostand crée un ensemble de jardins sur plus de 15 hectares qui témoignent de la dualité assumée de leur auteur : d’un coté la richesse, l’ostentation, de l’autre le doux et l’intime.

Le poète et l’architecte
Une fois que le poète a pris sa décision, tout doit aller très vite. L’acte d’achat est signé le 15 juillet et l’architecte est choisi. Sur recommandation de son père, Edmond Rostand fait appel à Albert Tournaire, qui avait construit la Caisse d’Épargne de Marseille. Première quinzaine d’août 1902, l’architecte est à Cambo. Rostand se réjouit qu’il ait « si merveilleusement compris le projet de maison et de jardin qu’il rêve ». Le 15 octobre, le plan du domaine est dressé par un géomètre de Constantine. Les prémices de l’organisation spatiale du domaine y figurent : le tracé des chemins et la position de la maison excentrée vers l’éperon afin de dégager un vaste espace pour le jardin régulier (aussi surnommé « jardin à la française »).

Les nombreux documents des archives du musée montrent qu’Edmond Rostand s’est totalement investi dans la création de son jardin. Dessins et lettres le montrent fourmillant d’idées, exigeant dans la réalisation, impatient du résultat. La collaboration entre les deux hommes fonctionne parfaitement. Dès mars 1903, les plans sont prêts. Les entreprises sont choisies.

Les travaux commencent

Le terrain est rapidement nivelé. Paul Faure raconte : « Il y a tant d’ouvriers, sur ce plateau encore si récemment sauvage, qu’on ne sait si c’est une maison qu’on édifie ou une ville. Cette foule d’hommes occupés à piocher, défoncer, planter, cette procession de tombereaux qui ne cessent de déverser de la terre, ces monceaux de pierres, ces treuils, ce charroi continu, ce va-et-vient des contremaîtres donnant des ordres, tout cela rappelle, par l’activité, par la rapidité, par les transformations à vue d’œil des lignes et des aspects, les travaux de la dernière Exposition universelle, qui, du jour au lendemain, métamorphosaient un quai en sentier de jardin, faisaient pousser des palais en quelques nuits, plantaient en quelques semaines une allée de vieux arbres ».

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Un jardin aux multiples facettes

Le plus jeune fils d’Edmond Rostand, Jean disait du jardin d’Arnaga que son père « l’avait réellement créé de toutes pièces. Il en avait lui-même tracé tout le plan, avec minutie, avec amour, avec la même attention qu’il avait pour ses œuvres théâtrales ». C’est une véritable œuvre de verdure qu’imagine le poète. La tâche est énorme. Le vaste terrain, seize hectares, nécessite une totale invention.

Pour mettre en œuvre son projet, Rostand fait appel à Joseph Albert Tournaire (Nice, 11 mars 1862 – Paris, 11 janvier 1958). L’architecte, Premier Grand Prix de Rome, maîtrise les règles classiques. Il organise la vision du grand jardin régulier depuis la terrasse surélevée de la maison. De là, part l’axe de symétrie. La géométrie se décline dans l’ocre de ses allées et le vert de ses gazons. La main de l’homme est partout. Le végétal est maîtrisé, les arbustes forment des boules et des cônes parfaits qui soulignent les axes, les angles. À la périphérie, les haies sont taillées en murs adoucis d’ondulations comme pour créer un cadre à ce tableau végétal.

Un tout autre jardin se déploie derrière la maison côté couchant. Sa forme évoque la proue d’un navire. L’espace à l’époque était relativement nu, couvert de pelouse, de quelques bosquets d’azalées, de rhododendrons et d’arbres colonnaires.

Tout autour des jardins

Un bois long et étroit, très basque avec ses chênes épais, bas, pareils à des candélabres massifs et tordus, semble former un écrin, témoigne Paul Faure. Aux arbres centenaires clairsemés, ont été adjoints des arbres adultes prélevés d’un parc voisin abandonné. Le sous-bois s’enrichissait des fleurs colorées des genêts dorés, hortensias bleus, rhododendrons mauves, lauriers roses. Partout, les détails, trouées, constructions apportaient une surprise, un nouveau point de vue.

Aujourd’hui certaines parties du jardin ont disparu, la roseraie, le verger, le potager, les vignes. D’autres ont été modifiées comme la grande pelouse du couchant peuplée aujourd’hui de grands arbres et de chemins dallés. Les arbres ont poussé masquant le paysage environnant. Mais la magie opère toujours, grâce aux bons soins de l’équipe de jardiniers qui œuvrent depuis des générations ainsi qu’à un vaste programme de restauration entrepris ces dernières années.