Bidart

Une zone connue de l’Homme dès le Paléolithique supérieur

Situé dans une zone connue de l’Homme dès le Paléolithique supérieur, le village ne s’urbanise qu’à partir du XIIe siècle, époque où l’évêque de Bayonne et le vicomte du Labourd autorisent la colonisation des landes côtières inexploitées de cette partie du Pays basque. Fort d’une exposition maritime importante, le village développe une activité tournée vers l’océan, se distinguant dès le xvie siècle dans la chasse à la baleine, l’exploitation d’un port de pêche (aujourd’hui disparu), et des activités qui y sont liées, telle la construction navale. La déchéance de ce port et les famines résultant des guerres du xviiie siècle poussent alors les Bidartars à des pêches plus lointaines et à l’émigration.

Lieux et monuments

Outre les 6 lieux inscrits zones archéologiques sensibles (cf. paragraphe Préhistoire) qui sont le plateau de Bellevue, les plages du Pavillon royal, du Centre et d’Uhabia, la zone d’Ilbarritz, la source Contresta et le Ruisseau, Bidart compte 3 monuments répertoriés à l’inventaire des monuments historiques et 2 lieux et monuments répertoriés à l’inventaire général du patrimoine culturel. Par ailleurs, elle compte 3 objets répertoriés à l’inventaire des monuments historiques.

Patrimoine civil

Le château d’Ilbarritz fut construit entre 1895 et 1897 par Gustave Huguenin (architecte biarrot) pour le baron Albert de l’Espée. Un projet de restauration d’envergure est à l’étude. Les façades et toitures, la salle d’orgue et le grand escalier sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques depuis le 30 mai 1990.

L’ancienne tour de guet (atalaye) de Guéthary, construite au XVIIIe siècle et destinée à repérer les baleines à partir de la côte, fait l’objet d’une inscription aux monuments historiques depuis 1993.

Depuis 2013, se dresse à proximité de la chapelle de la Madeleine le Mémorial départemental de la Seconde Guerre mondiale et pour la Paix. Il est constitué de quatre stèles tabulaires et de cinq stèles discoïdales dressées en arc de cercle et d’une plaque placée sur le sol.

Patrimoine religieux

L’église Notre-Dame de l’Assomption date du XVIe siècle. Sa tribune fait l’objet d’une inscription par les monuments historiques depuis 2001, et elle est elle-même inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel. Elle recèle un crucifix du XVIIe siècle, une statue en bois du XVIIIe siècle représentant saint Jacques et des fonts baptismaux offerts par la reine Nathalie de Serbie réfugiée à Bidart.

La chapelle Sainte-Madeleine (ou de la Madeleine) date du XIXe siècle. Elle est inscrite à l’Inventaire général du patrimoine culturel.

La chapelle de Parlementia, avec ses « grilles » pour éloigner les malades, en particulier les lépreux, fut utilisée comme halte sur la voie côtière du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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Le territoire de la commune est divisé en deux parties

Au sud s’étend une plaine en demi-cercle ouverte sur l’océan, et traversée par l’Uhabia. Cette plaine est bordée d’une ligne de coteaux, de Guéthary à Ahetze et Arbonne. Au nord de ces coteaux, le val d’Ilbarritz est arrosé par le ruisseau La Moulie (ou le Lamoulie, prolongement dulac Mouriscot de Biarritz).

Le long de l’océan, les falaises s’étendent d’Ilbarritz (altitude 45 m) jusqu’à l’Uhabia. Elles reprennent au sud de ce fleuve côtier jusqu’à Guéthary (altitude 45 m à nouveau).

La falaise d’Handia, qui surplombe la plage d’Ilbarritz et les rochers de Peyre Blanque et Pey qui béou, est l’escarpement rocheux le plus au nord. On trouve ensuite les falaises de Caseville et d’Ur Xuria qui dominent les plages du Pavillon royal et d’Etche Spi. Plus au sud s’étendent les falaises de Toutil (au-dessus de la plage de Erretegia) et la falaise Lapea (altitude 75 m) qui contient la plage du Centre. Enfin, au sud de l’Uhabia, se présentent les falaises de Coya et de Parlementia.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Le passage de groupes humains il y a 30 000 ans est attesté par la découverte dans la zone Chabiague-Ilbarritz d’éclats de silex, de burins et autres grattoirs. La plus grande partie de ces matérielsn 8 est datée du Châtelperronien

Selon Emmanuel Passemard il s’agit d’une station d’approvisionnement où l’on procédait au débitage de lames, probablement assez vilaines, sur des fragments roulés par la mer », où des hommes s’installèrent pour en faire commerce.

Les recherches n’ont révélé à ce jour aucun vestige entre cette période du Paléolithique supérieur et le Néolithique, époque pour laquelle des restes d’outillages et de poterie datant de 3 200 ans av. J.-C. ont été découverts.

Des traces d’un atelier et du mobilier, datant du Paléolithique et du Néolithique, ont été trouvés sur le plateau de Bellevue et la plage du Pavillon royal. La zone d’Ilbarritz a, elle, révélé du matériel datant d’une période qui s’étale du Paléolithique à la Protohistoire. La source Contresta a également été fréquentée au Paléolithique, si l’on en croit le mobilier découvert. Au site du Ruisseau, où se situe aujourd’hui un camping, et à la plage du Centre, ont été trouvés des restes de mobilier reflétant une présence longue allant du Paléolithique à la période gallo-romaine. Le mobilier archéologique de la plage d’Uhabia provient également de la période gallo-romaine. Tous ces sites ont justifié de leur l’inscription en zone archéologique sensible.

Moyen Âge

En 1122, Guillaume IX d’Aquitaine donne le droit de pâturages sur les terres cultes et incultes, ainsi que le droit d’y fonder des exploitations, à l’évêque de Bayonne. Ce dernier et le vicomte de Labourd décident en conséquence d’autoriser en particulier la colonisation de landes inoccupées de la côte où se créent bientôt Bassussarry, Guéthary, Serres et Bidart, qui apparaît dès le milieu du XIIe siècle dans le cartulaire de Bayonne ou Livre d’Or.

Bidart passe près de trois siècles sous la domination anglaise (1152-1453), en raison du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II d’Angleterre, jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans.

Le Livre d’Or livre quelques dates concernant Bidart qui décrivent son histoire. Ainsi en 1349, il est fait mention d’un caperan qui, selon Maurice Sacx, n’est pas un curé mais un chapelain, indiquant ainsi que Bidart n’est pas encore une véritable paroisse.

Les registres gascons des archives de Bayonne indiquent qu’en 1517 le vicaire de la paroisse de Bidart, Bertrand de la Fargue, promet que tout le blé du lieu sera livré à Bayonne « vu que, dans le Labourd, on donne le blé aux ennemis du Roy ».

En 1597, ce sont les registres français des archives de Bayonne qui mentionnent les délibérations de la municipalité bayonnaise, pour juger des mesures nécessaires à l’encontre d’un capitaine Combes ou Comba de Bidart qui aurait « été de la ligue et (…) porté les armes contre le Roy ».

Le début du XVIe siècle en Labourd est marqué par l’apparition de la peste. La lecture des registres gascons permet de suivre son expansion. Le 21 octobre 1515, la ville de Bayonne fait « inhibition et défense à tous les manants et habitants de la présente cité (…) d’aller en la paroisse de Bidart (…) à cause de la contagion de la peste ».

Les registres paroissiaux de Bidart sont archivés depuis 1644 et permettent d’évaluer l’évolution de la démographie, ainsi qu’il en est fait état ci-après, dans le paragraphe dédié.

De l’époque moderne à l’Empire

La pêche à la baleine

L’atalaye de Guéthary, sur la commune de Bidart, nom porté par la tour de guet utilisée pour repérer de la côte le souffle des baleines.

Au XVIe siècle, la chasse à la baleine est déjà présente à Bidart, comme le prouve la convention entre les pêcheurs de Biarritz et ceux de Bidart, signée le 28 décembre 1580 et détenue aux archives de Biarritz. Cet accord tend à régler le partage des prises communes.

Les rôles et actes notariés détenus par les archives générales de Rotterdam mentionnent divers harponneurs ou capitaines engagés dans la course à la baleine au XVIIe siècle, tels :

  • En 1633, Martin de l’Hospital et André de Clauset ;
  • En 1643, Martin de Mendecheval , Joannis d’Aringanjart, Saubat de Ousinjage, Dominique de la Voulette, Clément de Mendechaval ;
  • En 1661, Johannes de Berreau et Martin Halle ;
  • En 1669, Michel de Bringeau avec son maître de chaloupe Saubat du Halden 14 ;
  • En 1670, Michel de Vinjoun 15 et Saubat du Halde43.

L’émigration

Entre 1718 et 1790, Maurice Sacx évalue l’émigration de Bidart à quatorze départs par an. Durant le siècle suivant, le mouvement ne s’est pas tari. On retrouve en effet sur la liste de 235 mariages basques à Saint-Pierre-et-Miquelon entre 1819 et 1889 pas moins de 54 noms originaires de Bidart.

La bataille de la Nive

La bataille de la Nive est une bataille de la guerre d’indépendance espagnole, qui s’est déroulée en décembre 1813.

À Bidart, le quartier Barroilhet est le témoin de combats acharnés.

« Les maisons et les routes de Saint-Jean-de-Luz jusqu’à la vieille porte de Bidart étaient couvertes de blessés anglais et portugais après la bataille du 9 et 10 décembre. Le soir du 9, le lieutenant-colonel Lloyd, à la tête de ses troupes, les ponts de Saint-Jean-de-Luz et de l’Ouhabia ayant été reconstruits, attaquent notre village ; les Français résistent puis sont repoussés par les Anglais ; c’est à midi qu’une balle de mousquet vint frapper mortellement Lloyd »

La tombe du lieutenant-colonel Richard Lloyds, dans le cimetière de Bidart, a été restaurée en 1904.